Ce que dit Yvonne Nicolas à Frédéric Pottecher

Yvonne Nicolas

Le 12 juin 1923 Guillaume Seznec s’est arrêté à Plouaret. Il avait prévu de se rendre à Tréguier. Mais finalement, a-t-il expliqué, il décide de se rendre à Saint-Brieuc pour rencontrer Me Bienvenue, son avocat dans une affaire qui l’oppose à Me Croissant.

Il s’arrête dans un hôtel tenu par M. Nicolas, y rédige un télégramme qu’il confie à Yvonne la fille de l’hôtelier alors âgée de 22 ans, car la poste était fermée. Il demande l’heure du train pour Paris qui dessert la gare de Saint Brieuc puis se dirige vers la gare.

Ce que dit Yvonne Nicolas à Frédéric Pottecher est très intéressant : « Ben, j’ai eu peur, c’est bizarre, d’abord ses cicatrices sur la figure, il était habillé quand même, pas comme un monsieur mais comme un ouvrier, c’est pas pour ça que j’avais peur de lui, mais parce qu’il était drôle ! Il n’avait pas l’air normal, il avait l’air soucieux, il faisait les cent pas en ayant l’air de réfléchir beaucoup. « 

Depuis le 1er Juillet 1923 la presse nationale a désigné G.Seznec  comme l’assassin. 

Le seul nom de Seznec faisait trembler. Alors avec sa gueule…

Yvonne Nicolas 22 ans a eu peur de cet homme et de sa tête de bandit de grand chemin. 

Elle fait une analyse fine de son comportement :

Il n’avait pas l’air normal, il avait l’air soucieux, il faisait les cent pas en ayant l’air de réfléchir beaucoup. 

Et bien moi je dis que ce n’est pas là le comportement d’un homme résolu à aller au Havre pour acheter une machine à écrire afin de faire des faux. 

Cet homme hésite. 

Demande l’heure du train pour Paris. 

Personne ne parle de valise alors que Georges Legrand a affirmé avoir vu la valise de Pierre Quéméneur dans le filet à bagages au-dessus de la tête de celui qu’il pensait être Seznec. 

L’homme qu’a vu Yvonne Nicolas peut très bien être un homme qui hésite à aller Jusqu’à Tréguier. Qui pense soudain qu’il ferait mieux d’aller consulter Me Bienvenue au sujet de son procès contre Me Croissant , d’en profiter pour aller acheter des charbons de magnéto et autres joints de culasse. Amice  les aura emballés dans du papier gris. Lorsque je passe rue des 3 Frères Le Goff, ou devant l’immeuble qui a été le Perroquet Vert en bas de la rue de la Gare à Saint Brieuc, j’ai vraiment l’impression que Seznec a dit la vérité même s’il s’est embrouillé dans ses souvenirs. 

Par contre il est certain que quelqu’un a posté un télégramme au Havre. Et a abandonné la valise près du port du Havre. 

Un autre morlaisien à été suspecté par la police . Alphonse Q. a révélé la presse de l’époque. Disculpé un peu facilement par un certificat médical suspect. Francine, la dame Bretonne avait pourtant révélé au Commissaire Vidal qu’Alphonse Kerné était au Havre du 13 au 20 juin…

Quant à la machine, Bonny et Cie auraient fait le nécessaire ! Histoire de devenir plus vite commissaire à la place du commissaire !

Il y a toujours eu des officines de ripoux  capables de faire des faux plus vrais des faux. 

L' Intransigeant 10/6/1933

L’ Intransigeant 10/6/1933

Cet article nous apprend que Me Bienvenue aurait bien confirmé au commissaire de police M.Gautier que G.Seznec lui a rendu visite les 4, 11 et 13 juin 1923. Si cette déposition est véridique G.Seznec était bien à Saint Brieuc le 13 juin et non au Havre. 

Le fait que le Juge Hervé qui signe cet article ait fait des bouffées délirantes aiguës n’enlève rien à la véracité de la déposition de Me Bienvenue !!!

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