Une valise jaunie par l’eau de mer…

Le 20 juin 1923 les employés de la gare du Havre ont trouvé sous une banquette de la salle d’attente une valise jaunie par l’eau de mer.

Ses serrures avaient été facturées et le laboratoire de la police a compté sur le cuir huit petites taches de sang.

L’intérieur était humide et on y a trouvé du sable.

Par ailleurs le billet de train vendu à Plouaret le 12 juin 1923 portait mention d’un bagage. Ce bagage serait la valise aperçue par Georges Legrand et Georges de Hainault le 13 juin 1923 dans le train du Havre.

Si G.Seznec s’est rendu au Havre le 13 juin c’est pour envoyer un télégramme à la famille de Pierre Quéméneur et y abandonner sa valise.

La promesse de vente que contenait la valise aurait donc été rédigée avant ce voyage du 13 juin 1923.

Les experts graphologues qui se sont penchés sur les deux exemplaires de la promesse de vente ne sont pas d’accord entre eux. Ces deux documents pourraient être des faux intégraux.

Ce que nous savons par la presse de l’époque c’est que l’inspecteur Bonny à ramené à Paris la machine à écrire trouvée à la scierie, l’encre utilisée par les Seznec et avait à sa disposition les deux exemplaires de la promesse de vente.

Ce que nous savons par le fils de Pierre Bonny c’est qu’avant d’être inspecteur à la Sûreté il travaillait aux RG de l’époque. Et là il avait coutume de fabriquer des faux pour faire tomber des suspects.

De là à penser que l’inspecteur Bonny ait transformé des promesses de vente litigieuses en faux intégraux, pour faire tomber Seznec il n’y a qu’un pas.

Guillaume Seznec a-t-il acheté une machine à écrire d’occasion au Havre? C’est possible. Pour sa fille Marie qui, comme il l’aurait dit à Joseph Chenouard, le commerçant qui la lui a vendue, apprenait le secrétariat.

L’inspecteur Bonny aurait très bien pu exploiter ces informations pour faire tomber un suspect désigné par Jean Pouliquen le beau-frère notaire de Pierre Quéméneur.

Nous le savons, Pierre Bonny a plus tard battu sa coulpe.