Je vais vous raconter l’histoire autrement.

Nous sommes en 1923. Les Seznec et Pierre Quéméneur se connaissent depuis 4 ans. « Nous étions très intimes » dira Marie-Jeanne aux journalistes.

Ce 19 avril 1923 Pierre Quéméneur leur fait visiter sa propriété de Traou-Nez en Plourivo. Elle est en vente et il reçoit des propositions d’achat.

Mais il a une autre idée en tête.

Exploiter les carrières de Plourivo.

Avec ses amis Seznec.

Par ailleurs il est sur un bon coup qui lui permettrait d’augmenter la trésorerie des associés.

Un client américain achèterait des Cadillac laissées en France par l’armée américaine ( il en reste sous les hangars) pour les revendre à des russes.

Le 26 mai 1923 Pierre Quéméneur a rendez-vous à Paris avec ce client américain.

Il s’agissait peut-être d’un escroc qui aurait empoché la commission demandée avant de s’évaporer dans la nature.

Or cette commission était constituée des dollars-or que Marie-Jeanne avait épargnés et qui étaient devenus la participation du couple Seznec au projet de Plourivo.

D’après le propre fils de Guillaume Seznec, Pierre Quéméneur serait rentré précipitamment de Paris.

L’enfant l’a entendu déclarer sa flamme à sa mère. Il a entendu sa mère le repousser et dit avoir vu le Conseiller Général au sol, recroquevillé sur lui-même, inanimé, un peu de sang au front. Mort.

Après délibération ses parents auraient choisi de ne pas déclarer ce décès aux autorités.

Ils auraient choisi de construire un scénario laissant croire que Pierre Quéméneur se serait embarqué au Havre pour l’Amérique.

Pour récupérer les 40 à 50 000 fr investis ils ont tenté de produire des promesses de vente apocryphes.

On ne sait pas très bien si les faussaires sont les Seznec ou si les documents ont été falsifiés par un policier ripoux ,coutumier du fait pour faire tomber les suspects.

Ce sont ces faux qui ont perdu Guillaume Seznec. Ils ont été considérés comme le mobile du crime alors que ce n’était pas le cas.